aclubd12

8 févr. 20215 Min

Intervention de Jean-Marie Cambacérès réunion des mouvements de gauche

Partie 1

Chères amis, chers amis.

Je suis heureux que cette rencontre ait lieu. Même si le 9 décembre quand nous avions commencé à préparer cette réunion, nous aurions souhaité le faire « en présentiel » (comme on dit maintenant) à Créteil, mais cela n’a pas été possible à cause des conditions sanitaires. Je remercie Laurent Joffrin pour l’organisation car ce n’était pas facile, encore plus dans les conditions actuelles. Je suis heureux aussi de retrouver plusieurs amies et amis.

Club D12 (ex-Démocratie 2012) a été créé en 2010 pour soutenir la candidature de François Hollande a une époque où il faisait 3% dans les sondages. Nous l’avons accompagné pendant son quinquennat et nous soutenons son bilan, même si nous comprenons que tel ou tel point puisse faire l’objet d’appréciations divergentes. Nous pensons en effet que la Gauche doit s’appuyer sur son passé pour se projeter dans l’avenir et être fière des conquêtes et réformes faîtes sous François Mitterrand, Lionel Jospin et François Hollande.

Nous avons pris le terme de club, car cela est souple sur le plan de la définition et cela rappelle des moments de l’histoire de France où les clubs ont joué un rôle important. Nous organisons depuis longtemps des dîners débats avec des experts et personnalités, des groupes de réflexion sur tous les sujets, des réunions en régions et nous synthétisons cela une fois par an (sauf l’année dernière) lors de nos « Rencontres d’été que nous faisons dans le Gard pour des raisons logistiques.

Nous avons écrit un Manifeste de 60 pages en 2016, et nous sommes en train de l’actualiser. En attendant nous avons adopté et diffusé fin septembre 2020 un texte intitulé : « 22 idées pour 2022 ».

Dans notre club, il y a toutes les sensibilités (socialistes, radicaux, défenseurs de l’environnement, gaullistes de gauche…) mais surtout de plus en plus, des hommes et des femmes de ce qu’on appelle la « société civile », qui veulent participer à la vie de la cité en dehors des partis traditionnels.

Nous souhaiterions que notre réunion d’aujourd’hui ne soit pas simplement un nouvel appel ou un nouveau colloque comme il y en a eu déjà trop en 2019 et 2020. Nous souhaiterions que l’on créé une Coordination et que nous nous trouvions un nom.

Je ne sais pas ce que deviendrait cette coordination, soit une Fédération soit un Conseil National des Forces de Progrès, ça je pense que ce sera la candidate ou le candidat pour 2022 qui pourra le formaliser le moment venu, mais en attendant, cette Coordination pourrait se fixer 5 buts :

- Tester nos idées entre nous et clarifier les lignes sur : l’Europe, la croissance, l’environnement, le social, la démocratie et la fraternité (nous allons en parler dans un instant), mais aussi : le nucléaire, la défense, la diplomatie… car nous devons aussi réfléchir à ces sujets dans une perspectives de reprendre du pouvoir.

- Organiser le planning de nos actions respectives.

- Faire des réactions communes face au pouvoir, ce qui aurait plus de force que 10 communiqués en ordre dispersé.

- Si l’on rêve un peu, préparer les élections intermédiaires en concertation.

- Enfin choisir ensemble notre candidate ou notre candidat pour 2022.

Tout cela permettrait, petit à petit, de faire émerger une force centrale à gauche à côté de LFI et des Verts, une force que je ne souhaite plus appeler social-démocrate, mais : démocrate, sociale, écologique et républicaine, capable d’entrainer toute la gauche.

Enfin, il faudra nous trouver un nom, on ne va pas sans arrêt se définir par rapport à Zoom, je propose le mot : Alliance que nous complèterions collectivement, par exemple Alliance pour une France meilleure, mais ce n’est qu’une idée dans le débat.

Partie 2

Chères amies, chers amis.

Parler de la « crise démocratique » et de solutions envisageables est une gageure en 3 mn. Je vais me borner à parler du contexte puis de citer les 3 niveaux sur lesquels on devrait agir ( en citant sans les expliciter quelques propositions). Toutes ces propositions sont détaillées dans les « 22 idées pour 2022 » adoptées et diffusées par Club D12 fin septembre 2020.

Dans nos sociétés modernes stressées par l’immédiateté, on note un désintérêt croissant pour les institutions et organismes traditionnels. Il y a une impatience démocratique et au bout d’un an environ, tout élu voit sa légitimité contestée. Entre les échéances électorales il faut donc essayer de nouveaux modes d’expression et de participation des citoyennes et des citoyens, mais sans remettre en cause la démocratie représentative et sans la fragiliser, car plusieurs puissances « illibérales » dans le monde , et les « populistes » en interne, n’attendent que ça.

Il y a concurrence entre plusieurs types de démocratie dans la fabrique de la décision politique :

- démocratie représentative (élections, un homme-une voix)

- démocratie participative au sens large (tirage au sort, pétitions citoyennes, projets associatifs… y compris référendum).

- Démocratie sociale (concertation, dialogue social… par les partenaires sociaux et autres corps intermédiaires).

Cette concurrence a été accrue ces dernières années par l’utilisation massive du numérique, et plus récemment par le fait qu’En Marche a tout fait pour détruire les organisations de Droite et de Gauche, laissant le citoyen seul.

Tout cela est apparu au grand jour avec les « Gilets jaunes » ou les « Cahiers de doléances ». Or il est décisif pour l’avenir de mobiliser une société participative. Il faut donc trouver un équilibre.

Je propose d’agir dans 3 directions :

- Constitutionnel, législatif et règlementaire.

A Club D12 nous sommes pour : création d’une vice-présidence de la République, suppression du 1er ministre, suppression du droit de dissolution, augmentation du rôle du Parlement (ordre du jour, contrôle de l’Exécutif), dose significative de proportionnelle sans diminution du nombre des députés, suppression de la Cour de Justice de la République, institution par la loi de la parité femmes-hommes dans des secteurs comme les communautés de communes, indépendance du Parquet… Et nous réfléchissons aux questions : des procurations, du vote par correspondance et de la prise en compte du vote blanc…

- Décentralisation.

Pour une véritable décentralisation (pas une déconcentration) avec de nouvelles compétences ciblées et moyens correspondants pour les collectivités locales (en métropole et dans les outremers) et une clarification des compétences entre elles.

- Renforcement de la parole des citoyens (tirage au sort, pétitions numériques, droit de rappel d’un élu une fois par mandat…) et des organisations syndicales et professionnelles par la réactivation du dialogue social. Il faut noter que nous proposons que toutes les initiatives citoyennes et expérimentations soit intégrées dans le CESE 3èmeAssemblée constitutionnelle de la République pour que tout cela reste dans les domaines consultatif et propositionnel, et n’empiète pas sur le domaine de l’Exécutif et du Législatif, mais l’éclaire.

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En conclusion, il faut tout faire pour rétablir la confiance dans la République et ses institutions et éviter le communautarisme. D’une manière transversale, il faudra réenchanter la notion de « Vivre ensemble » et de Fraternité.

Merci à toutes et à tous de votre attention.

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